Expérience d'une Tanguy en confinement



Le 16 mars fut une date marquante pour toute la population marocaine, particulièrement pour moi parce que j’ai été amené à faire un choix pénible, le choix entre regroupement familiale et solitude. La famille reste, en effet, le meilleur des refuges, en particulier dans les périodes difficiles, mais pour moi prendre la route et risquer la contamination de mes parents était hors de question. Après plusieurs négociation et vas et vient le retour au bercail s’est imposé comme la seule et unique solution à une longue et douloureuse période.


Un retour pas assez facile que je le pensais, il m’a fallu un mois pour me réacclimater à la vie chez les parents, de me voir traitée comme une ados, moi qui à quitté ma petite chambre à l'âge de 18 ans et à goûté à à la liberté pendant 10 ans, je devais m’adapter à leurs horaires et leur rythme de vie. le  nombre de fois ou j’ai du manger en 30 min par ce que j’avais une réunion après et que je ne voulais pas me priver d’un repas en famille est juste illimité, mais ce n’est pas vraiment contraignant, ça a été assez facile pour moi de jongler vie familiale et travail à distance.

j’ai eu de la chance par ce que mes parents comprennent que je dois m’isoler pour mes Conf-Call, je n’ai pas eu de situation embarrassante jusqu’à maintenant. c’est vrai qu’au début il voulaient profiter de ma présence et venaient souvent dans ma chambre pour voir ce que je faisais et me posaient des questions du style : qu’est ce que tu fait? tu bosse vraiment? comment ils savent que tu bosse?.  maintenant Ils le font beaucoup moins parce qu’ils ont compris mon travail, mais j’ai quand même eu droit un jour à un « range ta chambre »

Le retour chez les parents n’a pas vraiment impacté mon travail, j’ai surtout du mal à prendre mes repères, d’installer une routine et de reprendre un rythme normal. Par contre, j’ai repris d’anciennes habitudes de lycéenne; les goûter avec crêpes, miel et thé, les plats traditionnelles customisés par maman et les cours de cuisine.

Si aujourd'hui j'attends avec impatience l’heure du dé-confinement et des retrouvailles avec l’indépendance, je suis tout de même traversée par une inquiétude, rattrapée par la peur du lendemain: quand vais-je pouvoir rejoindre ma maison? Retrouver mon bureau? De manière plus existentielle: le monde d’après, oui mais lequel? Et quelle place vais-je pouvoir y trouver ?

Oumaima KADDIOU

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